00:00:00 Filmbeginn
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00:00:14 Ansicht einer Fabrikanlage aus einem Fenster, "Les bras fonctionnent, c'est la tête qui va pas!" (Filmtitel), "Les commissions d'entreprise de Choindez et Rondez et le syndicat FTMH se sont rencontrés le 2 juin 2003 pour mettre en commun leur vision d'avenir."
00:00:37 Aufnahme der Von Roll-Werke in Choindez, "Visite de Choindez" (Filmuntertitel)
00:00:42 Interview mit Etienne Crelier, Président de la représentation des employés, Choindez (vor der Giesserei): "Une fonderie comme la notre, elle se construit sur un cours d'eau. Si il n'y a pas de cours d'eau – Louis de Roll, quand il l'a construit, il l'a construit sur un cours d'eau – parce qu'il faut de l'eau. Surtout pour les refroidissement, pour les fours… Tout partout, on sait. C'est l'élément primaire, quoi. Pour moi, ça été ma vie, pour le moment. Je veux pas changer, je changerai pas. Et puis je le dis souvent: sans cette fonderie, aussi bien la notre que celle des Rondez, la région… ce sera plus ma région. Parce que je pense, ça fait partie d'un tout dans la région. On a tellement été habitué, nos parents, nos arrière- parents travaillaient là. Nous on travaille là. Je souhaite que nos jeunes puissent continuer, ce ne sera peut-être pas le cas, mais… en tous cas je vous dis une chose. Sans ce noyau industriel ici, sans cette fonderie, je serai très triste le jour où il se passe quelque chose. Parce que ça c'est ma vie. ", Aufnahmen von Wasser in der Giesserei, Hochofen, ein in 1905 gebautes Fabrikgebäude, verschiedene Räumen der Giesserei, Gusseisen, Mitglieder des Betriebsausschusses und des SMUV beim Besuch der Giesserei, Fortsetzung des Interviews: "Parce que je ne représente pas un jour passé à Choindez, ne pas voir une fonderie, ne pas voir de la fonte couler, c'est ça, quoi. On a ça dans les veines. Nous, c'est du sang, mais une fois ou l'autre y a de la fonte qui coule, je crois!"
00:02:00 Interview mit Francis Belat, Secrétaire de la représentation des employés et de la commission d'entreprise: "Choindez est une fonderie, et une fonderie de qualité. Pour les gens de la région, je pense, Choindez, que c'est un centre perfectionnement. Un centre de savoir. C'est une arme de travail compétente. C'est une entreprise qui comptait quand même 400 employés. Je crois que maintenant on en a encore 200 et quelque chose. Donc ça montre quand même que c'est grand! Et que c'est volumineux. Et si on a plus ça dans notre région, c'est la perte de notre région. Je pense. Et je pense qu'on doit lutter pour maintenir ça.", Aufnahmen des Giessenprozesses, automatisierter Fertigungsprozess, Arbeitnehmende in der Giesserei,
00:02:39 Fortsetzung des Interviews mit Etienne Crelier: "J'ai fait mon apprentissage [à Choindez]. Je suis parti, puis je suis revenu. J'aurais plus que 43 ans [de boîte] si j'étais resté. J'aurais 45 ans [de boîte].", Francis Belat: "J'ai commencé comme simple ouvrier. Je suis devenu chef d'expédition. Maintenant je suis responsable de toutes les entrées-marchandises du site de Choindez. Je suis donc membre de la Commission [d'Entreprise] de Choindez, j'ai été membre du Forum Européen Von Roll, je suis membre de la Caisse de pension, du Conseil de fondation de la Caisse Von Roll, et j'ai beaucoup d'activité donc sur le plan Von Roll."
00:03:10 Frage: "Vous avez vu changer l'usine?" Antwort von Etienne Crelier: "J'ai vu beaucoup de choses. Quand je suis rentré et quand je partirai. Non, mais il y a eu des changements invraisemblables. Moi, quand j'ai commencé l'apprentissage en 1959, eh bien, c'était pas du tout ce qu'on voit maintenant! Déjà au point de vue place de travail, aisance au travail, améliorations. Et puis dans la fabrication. Nettement… on peut pas comparer. Moi, j'ai vu des tuyaux couler debout. Des coquilles couler debout. […] Alors maintenant, ça tout été modernisé, heureusement d'ailleurs." Aufnahmen des Giessprozesses, automatisierter Fertigungsprozess, Arbeitnehmende in der Giesserei
00:03:47 Fortsetzung des Interviews (Etienne Crelier): "Je crois que chaque période, il y a eu des changements. Aussi bien dans le personnel, dans les installations. Dans les réglements, dans tout ce qui concerne une usine." Aufnahmen von Giessereiarbeitern in der Fertigungshalle
00:03:54 Interview von José Ferreira da Rocha, Ouvrier nettoyant la poche, zum Wandel des Arbeitsprozesses (Rationalisierung durch Automatisierung): "Pour le moment, avant y'avait une personne seulement pour faire ça. Là, on le fait entre temps, quoi. Là, on a pas tellement de boulot. Quelque chose comme ça, on le fait comme ça."
00:04:07 Fortsetzung des Interviews: "Il y a beaucoup de pression, je pense, des patrons. Et je pense que l'ouvrier n'est pas assez tenu à son syndicat, il ne fait pas le nécessaire qu'il doit faire." Aufnahmen des Fertigungsprozesses von Gussrohren
00:04:37 Frage: "Qu'est-ce que tu penses de la suite de l'usine, là?", Antwort von Michel Kiene (Giessereiarbeiter mit Sicherheitshelm und Bart in einer Fertigungshalle), Commission d'entreprise: "Pas grand-chose. Il n'y a pas une confiance immense dans les gens qui nous ont repris. Alors pas du tout. Parce qu'on fait 4 à 5 fois moins de fonte qu'il y a 2-3 ans en arrière. Alors comment on va faire? Ça fait deux trois ans que c'est comme ça. Et là, dernièrement, c'est encore pire. C'est encore pire. Bon, ça regarde que moi, mais… On a le droit d'avoir des idées aussi là-dessus, surtout quand on a des séances avec la direction, qu'on voit les chiffres qu'on a, on se demande comment ils ont fait pour les trouver. C'est pratiquement impossible. Moi, je pense pas."
00:05:25 Fortsetzung des Interviews mit Etienne Crelier: "Des changements, y'en aura. Parce que je ne vois pas une nouvelle entreprise reprendre une entreprise, sans qu'il y aie des changements. Je souhaite tout simplement qu'il n'y en aie pas trop. Parce que c'est tout simplement un personnel qu'est déjà habitué à travailler dans ce sens-là. Parce que la fonderie, c'est dur. On ne tourne pas le bouton, puis on arrête. C'est pas ça. Il y a des inconvénients. Il y a des températures qu'on trouve pas ailleurs. Et puis je crois que les gens qui travaillent là, il faut les respecter, parce que c'est pas facile. C'est premièrement assez sale. C'est lourd, chaud. Il n'y a pas beaucoup de bonnes positions dans ce sens-là. Par contre, je souhaite, moi, que ça continue comme ça."
00:06:04 Fortsetzung des Interviews mit Francis Belat: "C'est pour ça que je suis syndiqué depuis 38 ans, même si je suis très handicapé par ma maladie. Mais je me bats surtout pour les autres."
00:06:12 Fortsetzung des Interviews mit Etienne Crelier: "J'ai encore 5 ans à faire. D'après ce que je sais, les cinq ans, ils sont presque garantis. Mais c'est pas seulement pour moi, mais c'est pour ceux qui viennent après. Puis je vous disais, une région comme ça, ça vit avec du tuyau. Ça doit rester.", Gussrohre im Ofen, dann in der Fertigungshalle
00:06:29 "Il faut de l'investissement pour durer, alors on verra, ça ça dépendra de nos futurs grands patrons."
00:06:51 Überblendung, Francis Belat: "Je pense que l'avenir n'est pas encore beau-beau. Mais, j'espère qu'on arrivera à trouver des solutions pour une fonderie qui est le joyau de l'industrie jurassienne."
00:07:04 "Visite de Rondez" (Filmuntertitel), Aufnahme der Giesserei von außen
00:07:27 Interview mit Alain Bontemps, Commission d'entreprise: "Moi, j'aime travailler la fonte. Parce que c'est bien, on peut toujours faire quelque chose avec la fonte. Même percer un mauvais trou, puis le réparer. C'est pas un problème.", Aufnahmen von Fertigungshallen mit Giessereiarbeitern
00:07:41 Interview mit Pascal Odiet, Président de la commission d'entreprise de Rondez: "Donc, c'est clair, moi mon travail c'est jamais le même, parce tous les jours donc moi j'apprends encore sur le site. Bon, c'est vrai que c'est sale, c'est bruillant et tout. Mais… vraiment tous les jours, j'apprends." Giessereiarbeiter am Werk
00:07:55 Aufnahmen von einem Auszubildenden mit anderen Arbeitnehmenden in der Giesserei, Interview mit Gregory Rentrop, Agent technique de fonderie: "Je suis un apprentis, je travaille au Rondez. Bon, là ce que je fais, c'est que je fais des pièces en fonte avec du sable, des moules en sable. Et puis, je fais pas que ça. Je fais aussi du laboratoire, du dessin technique. Agent technique de fonderie, c'est, ils font ça. Puis il y a aussi les mouleurs, eux ils font rien que des pièces comme ça."
00:08:15 Aufnahmen von einer Gussform und dann von einem hergestellten kleinen Gusskessel mit Wappen
00:08:19 Interview mit Louise Schaller, Vice-présidente de la commission d'entreprise, einer Arbeiterin der Verwaltung (vermutlich): "ça fait 30 ans que je suis chez Von Roll et, j'entends, on a l'acquis du SAP que je maîtrise bien. Et, j'entends, je pense que dans la région, il y a beaucoup d'usines qui ont justement ce système informatique là.", Giessereiarbeiter beim Gespräch vor der Fabrik
00:08:36 Fortsetzung des Interviews mit Alain Bontemps: "Pour moi, au début, la fonderie, c'était quelque chose de bizarre. Parce je ne connaissais pas la fonderie. J'étais, bon je suis déjà français. Et j'étais surtout dans des pièces de métallurgie, le fer, et je suis venu donc sur Von Roll. J'ai découvert la fonte."
00:08:56 Fortsetzung des Interviews mit Pascal Odiet: "Je suis déjà automaticien de métier. Pour moi, je fais l'entretien, le dépannage des installations. En plus, après, j'assume le poste de Président de la Commission d'entreprise, où là il y a encore beaucoup de travail à faire.", ein Wagen beim Transportieren eines brennenden Gusseisenkessels, Hochofen
00:09:23 Frage: "Qu'est-ce qui a changé des trente ans à Von Roll?" Louise Schaller: "Ouh, alors là, la grande question. Disons, on ne peut plus comparer à ce qu'il y a eu, si on compare, dans les dix premières années. Parce que…disons….pourquoi?....Parce que là, on avait beaucoup de travail. Et puis, on avait la possibilité de s'organiser. Tandis que maintenant…j'entends… les commandes arrivent…j'entends… il faudrait déjà livrer. Ce qui veut dire que c'est complétement différent, le travail. On est obligé de… disons, il y a un stress! Quand même. On va dire de partout, pour pouvoir satisfaire les clients."
00:09:59 Fortsetzung des Interviews mit Alain Bontemps: "Beaucoup trop de chefs maintenant. Non… par exemple, on ne nous laisse plus assez faire. C'est-à-dire qu'on ne nous laisse plus assez… de permettre de travailler tout seul… quoi… On est toujours chapeauté, je trouve. Moi, je suis un professionnel. Je me nomme professionnel. Puis, malheureusement, j'ai un chef au-dessus de moi. Et qui me dicte. On a les mains liées. Actuellement.
00:10:24 Fortsetzung des Interviews mit Louise Schaller: "Ce qu'il faut dire au jour d'aujourd'hui, un employeur s'occupe plus beaucoup de la famille, donc. Enfin, lui ne regarde plus que pour son entreprise. Le patron ne tient plus compte, j'entends, de savoir s'il y a encore des parties de loisirs qui peuvent se faire. Au niveau de la famille. Pour lui, on doit être disponible, pour ainsi dire, 24 sur 24 [heures]."
00:10:45 Fortsetzung des Interviews mit Pascal Odiet: "Donc l'esprit des collaborateurs, donc. Bien… je peux dire qu'il y a quelques temps ils étaient un peu inquiéts. Maintenant, ça va mieux, parce qu'on sait qui a racheté l'entreprise. Mais il se pose actuellement beaucoup de questions, parce qu'il y a encore des rumeurs sur le site." Aufnahmen von Gießereiarbeitern, beim Transportieren von geschmolzenem Gusseisen mit einem Wagen
00:11:12 Interview von Georges Bernard, Ouvrier, Gießereiarbeiter mit einer roten Arbeitshose und nacktem Oberkörper in einer Fertigungshalle: "On sent, on sent que ça va en catastrophe. Maintenant, pourquoi, je ne peux pas vous le dire. On dirait que c'est la tête chez nous qui va pas. C'est pas les bras, c'est la tête. Les bras, vous pouvez regarder, ils font tous à peu-près leur travail. Tous les 6-8 mois, ils nous mettent un autre directeur. Les contre-maîtres, les chefs d'équipe, les commissions de… les commissions de direciton la même chose! [Er holt ein Kaffee am Automat im Pausenraum] On a pas de preuves, on peut rien dire, hein?! Mais, on sent que c'est en haut que ça va pas!"
00:11:44 Fortsetzung des Interviews mit Louise Schaller: "Tout le monde a un peu une crainte de savoir, oui, demain qu'est-ce que je vais devenir. Avec toutes ces modifications qu'il y a? A savoir que la direction elle-même, aussi, recherche de l'argent. Et pour eux, la grande part du gâteau, ils nous disent que c'est la partie salariale. Ce qui veut dire que tout le monde se dit, peut-être que demain ce sera ma place de travail qui sera supprimée, remplacée par d'autres choses."
00:12:10 Fortsetzung des Interviews mit Alain Bontemps: "On peut dire qu'on a tous peur de perdre sa place. Alors on fait n'importe quoi, quoi. On fait n'importe quoi."
00:12:18 Pascal Odiet: "Il y en a qui sont prêts à faire la grève si il le faut. Il y en a qui sont prêts à céder des acquis. C'est-à-dire, ils sont prêts à céder des jours de vacances, mais pas toucher sur leurs salaires. Il y a un peu de tout. Toutes sortes de gens, d'esprits."
00:12:32 Alain Bontemps: "Ce soir, on pensait avoir des nouvelles, mais apparemment on en aura pas. Alors je ne sais pas. Je ne sais pas l'avenir. Je ne peux pas savoir l'avenir, tant qu'on ne sait pas comment ça va être. L'avenir dépend aussi de l'industrie, évidemment. Si l'industrie reprend, tout ira bien. Mais si c'est pas terrible, je ne sais pas si cela durera longtemps."
00:12:56 Gregory Rentrop: "Personellement, moi je pense que ça va être bon. Si on continue comme ça. Si on, si tout le monde met du sien, bien, ça va aller. Ça devrait jouer."
00:13:01 Pascal Odiet: "Donc je pense que l'avenir de Rondez, ouais, je pense que ça doit être positif pour nous. Mais il faut que tout le monde participe. Mais il faut pas aussi trop que la direction nous enlève des acquis."
00:13:14 Alain Bontemps: "C'est pour ça que je suis rentré au syndicat, justement maintenant. Pour pouvoir, justement, essayer de faire autrement. Parce que j'étais pas syndiqué. Je me suis syndiqué il y a deux ans. Pour essayer de faire quelque chose, mais ça va être dur."
00:13:26 Pascal Odiet: "Moi, quand j'ai commencé dans la Commission d'entreprise, c'était la Commission d'entreprise qui travaillait pour Rondez, celle pour Choidez [travaillait à part]. Maintenant, on a pris l'habitude de travailler ensemble. Alors je trouve, moi je pense que c'est très bien qu'on puisse travailler [ensemble], c'est une force maintenant, j'espère!"
00:13:42 Aufnahme von einem Giesseraiarbeiter beim Reinigen einer Gussform, Fabienne Blanc-Kühn (Geschäftsleitungsmitglied SMUV) in der Fabrik: "Le futur de Rondez-Choidez va être un futur avec aussi Emmenbrücke [bei Emmen LU] et Oensingen [SO]. C'est-à-dire que les grands changements qu'il y a actuellement, c'est que, comme ces quatre usines fonctionnaient de manière relativement indépendante, les unes par rapport aux autres, dans le cadre d'un holding. Le holding est mort. Et maintenant, il y a une entreprise qui s'appèle Von Roll Infratec, avec quatre départements, qui vont s'appeler Choindez, Rondez, Oensingen, Emmenbrücke. Alors, il y a d'abord un grand choc culturel. Et secondo, il va y avoir des conséquences pour les commissions d'entreprise en termes de droit de participation, de collaboration. Comment ces quatre commissions d'entreprise, jusqu'à maintenant relativement indépendantes, qui négociaient chacune dans leurs entreprises, vont fonctionner dans le cadre nouveau. Elles seront toutes mises au même plan de "départements".
00:14:43 Ein Giessereiarbeiter mit Sicherheitshelm neben ihr, Raffaele Maffeei, Président de la commission d'entreprise de Choindez, Membre du Forum européen de VonRollGroup: "On faisait tous partie du même groupe, anciennement "Groupe VonRoll", donc on avait tous les même conditions de travail. Maintenant, on doit faire attention que ces conditions restent comme elles étaient avant."
00:14:54 Fabienne Blanc-Kühn: "Ce qui veut dire, pour moi, que tout est en perpétuel recommencement. Et que quelque part, on se retrouve presque en 1937. Dans la même situation qu'en 1937. C'est-à-dire que je pense que si on arrive pas à faire venir la nouvelle direciton à une voie de raison. Quelconque. On va repartir sur des conflits sociaux, chez VonRoll, voilà." Aufnahmen von einem Hochofen
00:15:23 Abspann: "Vidéo réalisée par Verena Endtner, Aloco.ch", "Propos recueillis par Thomas Göttin", "© FTMH juillet 2003"
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